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366 Les Spectacles de la Foire.
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nommé St-Julien, fergent au régiment des gardes-françoifes, elle herborifte, leur prêtoit fa chambre, où elle demeure, rue de Bretagne dans le petit marché, où la femme du plaignant et ledit Louis fe donnoient des rendez-vous ; que fadite femme abandonnoit entièrement fa maifon et fon ménage pour fe livrer à fés plaifirs, ce dont le plaignant ayant été informé il en a fait reproche plufieurs fois à fadite femme qui lui a promis d'être plus fage à l'avenir; que ledit Louis, étant informé des repréfentations et menaces que faifoit le plaignant à fadite femme, il lui a propofé que, fi elle vouloit, il fe joindroit à plufieurs de fés amis pour guetter le foir le plaignant et lui donner des coups de bâton, ce que fadite femme n'ayant pas voulu, le plaignant ne s'eft encore aperçu de rien ; mais comme fadite femme lui a fait un aveu fincère de fés fautes et qu'elle vouloit quitter une vie auffi déréglée et ne voyant ni ne fréquentant plus ledit Louis, ni d'autres, ledit Louis pourroit bien garder dans fon cœur une haine implacable et lui faire un mauvais parti alors qu'il n'y penferoit pas, il eft venu nous faire la préfente plainte.
A quoi étoit préfente ladite demoifelle Geneviève Letierce, femme dudit fieur Gourliez, qui eft convenue en notre préfence de la vérité du contenu en ladite plainte- ci-deffus et ajoute que c'eft Marie-Anne Letierce, fa fceur, qui vit en concubinage avec le nommé Defchamps, teinturier, quoiqu'il foit marié, qui lui a donné de mauvais confeils et facilité fon libertinage avec ledit Louis et qu'elle n'a aucun reproche à faire à fon mari, ayant eu toujours pour elle de bonpes façons et s'étant comporté comme un honnête homme doit faire, promettant audit fieur fon mari qu'elle vivra dorénavant comme une' honnête femme doit faire et qu'elle eft bien fâchée de lui avoir fait l'infidélité qu'elle a commife et dont elle lui demande excufe. Confent ladite demoifelle Gourliez que fondit mari mette la préfente plainte à exécution contre elle quand il voudra, méme de la faire renfermer où bon lui fémblera et quand il lui plaira. De laquelle plainte, déclaration et confentement ci-deffus, ledit Gourliez nous
a requis acte.
Signé : Gourliez; Charpentier.
(Archives des Comm., n" 13-8.)
II
L'an 1761, le mercredi io juin, fept heures du foir, en l'hôtel et par-devant nous Louis Cadot, etc., eft comparu fieur Claude-Pierre Gourliez dit Gaudon, entrepreneur des danfeurs de corde fur le boulevart du Temple, demeurant rue de Bretagne au Marais, tant pour lui que pour demojfelle Geneviève Letierce, fon époufe, la dame époufe du fleur Letierce, fa belle-mère, et pour la dame Lebrun, l'une de fés actrices : Lequel, étant en la compagnie de Pierre Béranger, fergent des gardes de pofte à la barrière du Temple, nous a dit qu'il y a environ une heure, à fon fpectacle qui commençoit, le nommé Paul, Allemand de nation, muficien répétiteur à fon orcheftre, feroit furvenu rempli devin, auroit commencé par infulter de paroles groffières ladite dame
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